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Rêv' & Alizés
En cette année 2013, j'ai ouvert un autre volet du livre de ma vie.
J'ai fait le choix de voler de mes propres ailes en m'installant à 43 ans en maraîchage bio.
En me remémorant les souvenirs de mon enfance, je me rends compte qu'ils constituent un pilier dans la ligne droite de mon cheminement naturel et de mon désir d'installation toujours ancré en moi.
J'ai réalisé ce rêve d'enfant, d'où le titre de cet article :
"Rêv' & Alizés"
Je vous invite donc à un voyage sensoriel, en vous laissant caresser par le vent des alizés des souvenirs de la Martinique de mon enfance!
Index
Ma prim'enfance à la Martinique
Ma prim'enfance à la Martinique
Le premier volet de ma vie s'ouvre sur ma prim' enfance à la Martinique.
Ma mère était enseignante et mon père paysan. Etant une fille de la ville je fus marquée très tôt par des souvenirs heureux des très nombreuses journées en familles passées à la campagne le weekend et durant les vacances scolaires avec mes soeurs et mon frère.
Mes années d'enfance en tant que scout de France étaient riches en enseignements religieux très agréables avec mes soeurs et deux cousines. Nous participions à des veillées inoubliables en nature autour d'un feu de camp et je dois dire plutôt, autour d'un feu de joie.
J'appréciais cette vie à la Robinson Crusoé durant laquelle j'apprenais à connaître et aimer cette nature environnante et ainsi agir en sorte de la respecter et la protéger.
Ces moments à la campagne!
Ont forgé mon caractère opiniâtre, ma curiosité et ce besoin de vibrer en concordance avec la nature.
Avec mes yeux d'enfant, j'admirais la fraîche beauté de cette généreuse nature en fleurs et abondante en fruits.
Les arums (anthurium) pointaient en un clin d'oeil à mi-ombre, dans cette luxuriante nature chaude et humide propice à leur épanouissement
(Anthurium andraeanum)
Il m'arrivait de rester stoïque, m'éveillant devant le sissi qui butinait à tir d'aile les fleurs qui éclosaient naturellement à profusion.
Le sissi (colibri: Eulampis holosericeus) aimait allègrement recueillir le nectar des fleurs du bananier
(Musa × paradisiaca)
Usité de la banane fruit: néphrites azotémiques, troubles intestinaux, arthritiques et cardio-rénaux, prévient les courbatures musculaires
Banane verte râpée dans du lait chaud: ulcères gastro-intestinaux
Sève du pseudo tronc du bananier: arrêter les saignements, accélérer la cicatrisation
Il en allait de même pour les abeilles sur les fleurs de pois d'Angole.
(Cajanus cajan)
Usité des feuilles: diarrhées, troubles cutanés, soins capillaires Pois: drépanocytose
Il n'y avait pas que le sissi qui s'enivrait du nectar des fleurs, l'anoli (lézard, Phyllantus acidus) lui aussi s'invitait à la table des délices, ici sur la fleur de la canne d'eau.
(Costus speciosus)
Usité des feuilles, racines: dépuratives
Tige: rétention ou inflammation urinaire
Fleur: aromate en cuisine
Et bien, j'avoue que je prenais part à ce délice!
Enfant, je mangeais les bourgeons de fleurs d'hibiscus qui avaient un p'tit goût sucré appréciable.
Je déposais le pistil de cette fleur d'hibiscus sur le bout de mon nez qui s'y accolait tout seul comme par magie, un enfantin et bienfaisant amusement!
(Hibiscus schizopetalus)
Et je m'extasiais face à cette généreuse nature tropicale!
Je trouvais la "rose de porcelaine" pétillante, belle et souriante comme le jour.
(Etlingera elatior)
Et l'immaculé "gingembre blanc" sauvage était quant à lui aussi embaumant qu'étourdissant.
(Hedychium coronarium)
Usité des feuilles: rétention urinaire, hypertension artérielle, plaies superficielles
Racine: rhumatismes
Huile parfumée
Le gingembre rouge quant à lui, me semblait magique avec toutes ses flèches de rejetons qui pointaient vers le ciel.
(Alpinia purpurata)
Fièrement dressé face au soleil, le balisier était impressionnement... majestueux!
(Heliconia caribaea)
Et l'héliconia était selon mon imagination... doté de doigts de fée.
(Héliconia psittacorum)
Ma mère enjolivait et ajoutait une pointe acidulée à nos salades en les parsemant de ces succulentes fleurs d'oseille-bois.
(Begonia obliqua) (Begonia martinicensis)
Usité fleurs: sirop pectoral de fleur états grippaux et toux
J'admirais avec appétit les fleurs d'A-tous-maux qui scintillaient au soleil. Elles semblaient nous dire qu'elles étaient présentes sur terre pour guérir tous nos maux, les biens nommées "Atoumo" ou "Guérit-tout" en Créole.
Ma mère en faisait un doux sirop, à nous lécher les babines, tout aussi utile contre la grippe, les maux de têtes que pour les maux de ventres.
(Alpinia zerumbet)
Usité des fleurs et feuilles: états grippaux, hypertension artérielle, relaxation
Rhizome: ulcères gastriques, digestion difficile
A la campagne, tout redevenait simple comme bonjour!
J'avais cette heureuse impression de revenir dans les temps anciens où l'on se contentait de peu en puisant uniquement dans la nature tout ce dont nous avions besoin pour vivre.
Comme!
Cuire le fruit à pain tout entier dans la braise du feu de bois à même la terre, ce qui lui donnait cette p'tite odeur et ce p'tit goût boucané unique qui éveillaient nos papilles.
Faire boucaner la viande et les végétaux est une pratique qui nous vient de nos ancêtres amérindiens.
Fruit à pain
(Artocarpus altilis)
Usité des totottes mûres: troubles hépatiques
Feuilles jaunes: adjuvant traitements antihypertenseurs
Fleurs mâles séchées et brûlées: une fumée pour chasser les moustiques
Comme!
Fabriquer des couis avec la calebasse qui nous servaient d'assiettes, de bols et autres récipients de cuisine.
Et le poisson mariné dans le coui, si bien assorti d'épices de gros-thym, de feuilles de bois d'Inde, parsemé de poivre, siroté de citron, n'échappait pas à ma gourmandise, je le dégustais cru comme un bonbon salé.
La fabrication du coui était simple, après l'avoir coupé en deux à la scie et l'avoir vidé de sa pulpe, nous le grattions, le lavions à la rivière et le mettions à sécher.
En y pensant, je revois encore cette pulpe écumante blanche s’oxyder passant du blanc au beige puis au marron, entraînée peu à peu par les remous de l'eau de la rivière lézarde.
Calebassier
(Crescentia cujete)
Usité des feuilles: douleurs légères, douleurs auriculaires
Pulpe du fruit: contusions, coups de soleil, abcès
Comme!
Boire uniquement l'eau de source au p'tit goût ferreux, j'en ai l'eau à la bouche!
Mon père me donnait à boire de cette eau à même une feuille de dachine recourbée en cuillère nommée aussi chou de Chine en Martinique.
Les feuilles de dachine sont pourvues d'une fine pellicule sur laquelle les gouttes d'eau glissent comme des billes translucides, qui, à la lumière des rayons du soleil se magnifient en une couleur argentée.
Avec mes yeux d'enfant, j'admirais cette extraordinaire capacité de la nature à produire du beau.
Et là, je repense à ce juste délice composé d'un bon morceau de dachine accompagné d'une queue de poisson marinée dans le coui puis grillée au feu de bois...hum mes papilles papillent!
Feuille de dachine, dasheen, ou chou de Chine
Le gratin de papaye verte que ma mère nous cuisinait, un pur délice, par contre une fois la papaye jaune et mûre, consommée en dessert, je ne supportais ni l'odeur qu'elle dégageait, ni son goût et c'est toujours d'actualité!
Papayer regorgeant de papayes
(Carica papaya)
La parcelle du terrain familiale de mon enfance avait de nombreuses sources étant située dans une vallée longeant la rivière lézarde.
Afin d'éviter que les cultures ne soit inondées, mon père cultivait alors sur buttes.
Pour moi, sources et rivières sont source d'un plaisir apaisant, d'où ce désir d'entendre dans mon cocon familiale ce clapotis de l'eau.
Vous comprendrez un peu mieux ce dont je veux parler en lisant mon article "Ca coule de source" sur ma fontaine d'intérieure.
Mon souhait de creuser une mare sur ma parcelle vient de ces heureux souvenirs.
Eau ferrugineuse
Le long de la rivière Lézarde, j'aimais à entendre chanter les bambous ondulant au rythme des alizés à l'instar des séquences incluent dans ma vidéo du "Chanté Noël" entonné par ma fille "Mayoo".
Bambous de la Rivière Lézarde
Je sautais de joie face à un "matoutou falaise" aux magnifiques couleurs mi rosée mi bleutée qui sortait juste d'un bain rafraîchissant de rivière, mais en prenant tout de même garde qu'il ne me saute dessus!
Matoutou falaise (Avicularia versicolor)
Il n'était pas inhabituel que je dérange la quiétude d'un superbe "kaïali" (Héron) qui péchait. Il me le faisait savoir en s'envolant tout en poussant son cri de guerre à me donner la chair de poule.
Kaïali
(Butorides virescens)
Face à cette rivière Lézarde, j'avais alors une imagination débordante!
Je pensais à mes ancêtres Caraïbes et me les présentais dans ce bout de forêt, dans ce bout de campagne du Gros-morne, le long de cette rivière Lézarde.
Durant mon adolescence, j'ai eu un immense plaisir de pouvoir rendre visite aux indiens Caraïbes dans leur réserve sur l'île de la Dominique et dois dire que j'étais très impressionnée et fier de pouvoir les côtoyer en vrai.
Un rêve d'enfant réalisé!
Rivière Lézarde
Quand je voyais un roucouyer, je pouvais parfaitement imaginer les Caraïbes recouverts d'une huile de ricin mélangée à la poudre de roucou pour se protéger des moustiques. Nous, nous l'utilisions plus pour nos cheveux.
Mes parents en faisaient des aromates en mettant les graines dans une huile dans laquelle baignait piment, clou de girofle, graines de bois d'inde et comme colorant pour roussir la viande.
Et bien, je continue à perpétuer cette tradition culinaire et ce, même en métropole.
Roucou (Bixa orellana)
Et les fruits..., les fruits fraîchement tirés de l'arbre, un délice!
La nature abondait en fruits, j'ai toujours eu la joie de pouvoir consommer les fruits tout juste détachés de l'arbre. Comparé au goût de ceux achetés en magasin, y'a pas photo, ils n'ont absolument pas ce même goût naturel.
Je prenais plaisir à faire éclater sous mes dents chaque p'tit grain de grenade.
(Punica granatum)
Usité de l'écorce de racine et de tige: ténia
Feuilles et fleurs: maux de gorge
Ecorce de fruit: diarrhées
Graines roses: boisson "Sambu" rafraîchissante, régénérative et amincissante
Je croquais sans ménagement les douces "pomme d'eau", rafraîchissantes à souhait avec cette sensation de croquer une rose sucrée et juteuse.
(Syzygium malaccense)
Je profitais de chaque face étoilée de la carambole.
(Averrhoa carambola)
Usité du fruit: possède des composés antioxydants et reminéralisants pour les diabétiques et hypertendus.
Une consommation importante entraîne coliques et diarrhées ainsi que le risque d'intoxication par les oxalates contenues dans le fruit. Eviter sa consommation aux insuffisants rénaux et aux dialysés.
J'ai appris à débroussailler les terrains en friche!
Au coutelas et à la faucille, mon père m'avait appris à les utiliser et j'ai participé à la fabrication du charbon de bois que mon père recouvrait d'un énorme dôme de terre.
Je me suis imprégnée des odeurs de cette nature!
Dont deux odeurs qui particulièrement m'attiraient.
En premier lieu, l'odeur des feuilles et baie du bois d'inde qui donnent ce goût spécial au boudin créole.
Bois d'Inde
(Pimenta racemosa)
Usité des feuilles: rhumatismes, contusions, états grippaux, douleurs dentaires, céphalées, fabrication d'une lotion rafraîchissante "Bayrum" distilée dans le rhum contre fatigue, douleur et maux de tête
Graines: stimulant
En second lieu, l'odeur du cannellier sur lequel nous détachions l'écorce de l'arbre qui sec s'enroulait pour devenir le bâton de cannelle. Ma mère nous concoctait une tisane légère et aromatique avec les feuilles de cannelle lorsque nous étions enrhumés.
Feuilles de cannelle
(Cinnamomum verum)
Usité de l'écorce: digestion, affections gastro-intestinales, états grippaux, règles douloureuses, nausée, protection cardiaque et hépatique
Je me vois encore me balancer à leur branche!
Et apprécier leur doux parfum qui m'embaumait de toute part. Ces odeurs et leur chaleur restent gravées dans ma mémoire.
J'étais fascinée par la beauté d'une liane.
Mais laquelle, il y en avait pléthore dans la forêt?
Celle qui serpentait à la lisière de forêt, une liane portant de longues grappes de grains verts, cette liane était en fait, un poivrier.
Le poivre est un excellant tonique et stimulant de l'appareil digestif et possède des vertus amaigrissantes.
Mais ne doit pas être consommé en excès car peut provoquer des convulsions et présence de sang dans les urines, surtout chez les personnes souffrant de troubles hépatiques, intestinaux et d'hémorroïdes
Sur une autre liane poussait un drôle de légume aussi extraordinaire que son nom: "coco bourik" en Créole, traduction "testicules de mulet" en Français, effectivement cela y ressemble !
Normalement toutes les autres variétés d'ignames se récoltent dans la terre mais pas celle-ci qui donne des petits tubercules aériens au goût particulièrement affirmé.
Si vous désirez connaître la p'tite histoire du coco bourik appelé "Pomme en l'air" rendez-vous page 16 de ce pdf sur les ignames.
Coco bourik
(Dioscorea bulbifera)
Et le cacao, mon père en cultivait!
La pulpe du cacao est bonne à manger mais s'oxyde très vite. Le must provient assurément du résultat de la transformation de la fève de cacao en bâton pur cacao et de la préparation du succulent chocolat onctueux de fête préparé par ma mère.
Je me souviens que ma mère en faisait profiter à ses élèves dans le cadre d'une leçon de chose sur le thème du cacao et chocolat de fêtes.
Cacaoyer
(Theobroma cacao)
cabosse de cacao ouverte
Fève de cacao torréfiée
Usité du chocolat: stimulant nerveux, excitant de l'appétit
Beurre de cacao: hydrate et adoucit la peau
Feuilles, grains et fleurs: expectorant en cas de bronchite et toux
Mon goût affirmé pour les épices!
Je pense que mon goût pour tous ces épices s'est développé et intensifié à cette période là de mon enfance.
L'eau de coco sous la chaleur moite!
Etait plus que bienvenue (Cocos nucifera). Je me délectais ensuite du "nan nan", cette pulpe blanche gélatineuse de la jeune noix de coco, ce merveilleux nectars que je m'empressais d'engloutir goulûment à l'aide de la cuillère que mon père coupait sur une partie de l'épiderme lisse du coco.
Le coco dès lors, est devenu mon fruit préféré!
Je continue à le consommer et à l'apprécier. Je ne peux me passer du coco tant en huile pour mon corps qu'en paillette nourricière lors de mon petit déjeuner, qu'en lait aromatique de mes mets. Le coco est riche d'une multitude de facettes.
Coco
(Cocos nucifera)
Usité de l'eau de coco vert de préférence, et racines: rafraîchissante, reminéralisante, tonique, diabète, cholestérol, rétention urinaire, hypertension artérielle
Huile de coco voie interne: grippe, toux, asthme
Huile de coco voie externe: brûlures superficielles, furoncles, soins de la peau et des cheveux, massages
friture, meilleure résistance aux hautes températures
L'intérieur du corossol d'un blanc immaculé et crémeux m'époustouflait, ma mère mixait cette merveilleuse pulpe en un délicieux jus de corossol. Elle ajoutait à ce nectar virginal du lait, pour qu'il soit plus crémeux... notre milk-shake créole.
Je ne vous dis pas l'effet laxatif de ce mélange, mais mon Dieu qu'est ce qu'on se régalait!
Corossol
(Annona muricata)
Usité des feuilles: nervosité, spasme gastro-intestinaux, digestion, états grippaux, éruptions cutanées, hypertension artérielle
De même, je songe à son excellant jus de mandarine.
Ma mère nous offrait une mandarine le premier jour de la nouvelle année en nous disant après l'avoir déguster tranche par tranche, de conserver précieusement les pépins qui portaient chance.
Canne à sucre en flèche
Sans conteste, la palme de mes jus préférés, je la décernais au jus de canne à sucre adjoint à une pincée généreuse de jus de citron et cela perdure.
Canne à sucre
(Saccharum officinarum)
Usité jus de canne, racines: asthme, diurétique, calorique pour les sportifs
Pommade à base de sucre de canne: action anti-inflammatoire, antibactérienne et détersive dans la cicatrisation des plaies du pied des diabétiques
Chemin faisant!
J'aimais déguster la chair quoique pas très épaisse du fruit du caféier fraîchement tombé d'un très vieil arbre planté, me disait mon père, par mon arrière grand-père et ce, après l'avoir secoué énergiquement.
Mes grand-parents torréfiaient les grains de café et les passaient dans leur vieux moulin mi-fer-mi-bois. J'appréciais l'odeur embaumante de leur café mais assurément mais aucunement le goût du café et cela perdure encore, l’amertume je n'en suis pas trop adepte, alors le café et moi, ça fait deux!
(Coffea arabica)
Usité des feuilles en cataplasme: céphalées, courbatures, rhumatisme
Grains torréfiés: pneumopathie, asthme, nausées, vertiges, favorise la concentration intellectuelle
Consommation à éviter en cas d'hypertension artérielle, gastrite chronique, hyperthyroïdisme
Par contre, j'ai toujours apprécié les fruits âpres, acides!
J'avais tendance à préférer les fruits non encore mûrs, la goyave, je la trouvais bien meilleure verte que jaune.
(Psidium guayava)
Usité des jeunes feuilles et bourgeons: diarrhées, démangeaisons cutanés, coupure, petites plaies, ampoules, nervosité
Fruits et feuilles: propriétés antidiabétiques
Je recherchais justement cette saveur particulière acidulée que je retrouvais dans le maracudja, le tamarin, la quénette, le citron vert-pays ou bien dans la surettte-cochon. Rien qu'en écrivant cela, l'eau me vient encore à la bouche!
Usité des feuilles: nervosité, plaies, brûlures légères
Jus de fruit: hypotensif, sédatif, recommandé aux hypertendus légers
Tamarin
(Tamarindus indica)
Usité de la pulpe de fruit: constipation, calculs urinaires
Feuilles: troubles hépatiques
Jus de fruit: rafraîchissante mais a prendre avec modération car laxative, hépatoprotecteur le jus prévient la gueule de bois
Quenette
(Melicoccus bijugatus)
Citron-pays
(Citrus aurantifolia)
Usité du fruit et des feuilles: Etats grippaux, rhumes, toux, maux de gorge, gingivite, artériosclérose, trouble de la circulation, troubles hépatiques, rhumatismes, goutte, plaies superficielles
Surette-cochon
(Phyllantus acidus)
Usité des feuilles et jus de fruits: régimes amaigrissant, traitement du diabète gras
Fruit: confiture
Les crab' et cribiche de la rivière Lézarde!
Tout en me baignant à la rivière, j'ai aussi appris comment attraper les crabes et écrevisses sous les pierres. Ils avaient un goût spécial, un goût sucré sans pareil, un p'tit goût fruité.
J'aidais mon père paysan!
A planter puis récolter le toloman. Je trouvais cette plante magique, j'admirais ses magnifiques fleurs, mais étais surtout impressionnée par l'éclat de ses poupons scintillant au soleil.
Toloman
Mon père transformait le rhizome du toloman en "Farine de toloman"!
Je l'aidais dans la fabrication de la farine de toloman qui consistait à extraire la fécule du rhizome en le grageant. A épurer cette fécule mainte et mainte fois à l'eau en la laissant reposer à chaque fois. En la mettant à sécher au soleil afin d'obtenir une farine de toloman d'un blanc immaculé, scintillante et lisse au toucher...
ultra plaisir des mains, ultra plaisir des yeux!
Nous dégustions cette fécule de toloman sous forme de crème au lait avec une pointe de cannelle, vanille et muscade, sucre de canne, hum... un vrai régal!
Mes grand parents, eux, la dégustait chaque matin cuite à l'eau sucré, le toloman prenait une texture gélatineuse transparente et glissante que j'observais avec fascination tout en pensant :
merveille de dame nature!
Fleur du toloman (Canna indica ou Canna edulis)
Usité de la farine de toloman: introduite dans l'alimentation du nourrisson dès l'âge de 2 mois et demi pour le réhydrater en cas de diarrhée modérée et en cas d'intolérance au gluten et est tout aussi utile pour les personnes âgées et convalescentes.
En usage traditionnelle, la farine de toloman diluée dans une verre d'eau est rafraîchissante
Feuilles écrasées sur le front: permettent de lutter contre les céphalées
Racine: la décoction de racine est vermifuge
En parlant de muscade!
J'ai toujours admiré la beauté de la coque de la noix de muscade que je ramassais sous un vieux muscadier chez mes grand-parents. Ce muscadier a eu le privilège de connaître mes arrières grand-parents.
Dans mon esprit d'enfant, la noix de muscade faisait un voyage imaginaire avant de se retrouver dans les p'tits gâteaux de ma mère ou dans son chocolat chaud!
Le fruit d'un jaune pâle s'ouvrait peu à peu sous l'oeil protecteur de sa branche, sur un trésor couronné d'une capsule rouge (macis).
Ce macis protégeait jalousement sa noix en l'entrelaçant tendrement tout en la conservant dans une coque marquée du sceau de son filament rouge.
Ce macis nous donnait alors l'autorisation d'utiliser sa précieuse noix que par parcimonie, sous peine d'être foudroyer par gourmandise.
Qu'en à la vanille!
Elle serpentait sur son support en laissant balancer ses gousses qui fléchaient vers la terre qui l'a vue naître.
Usité de la noix et du macis: digestion, stimule l'organisme en cas de fatigue physique et intellectuelle
Ne pas l'employer à forte dose par voie interne
Fort de ce bagage, il s'est forgé en moi le désir!
D'entamer des études agricoles à la Martinique, en BEP polyculture-élevage puis en BTA productions et de poursuivre en BTSA productions animales en Touraine.
Pourquoi la production animale au lieu de la production végétale?
J'ai hésité avant de choisir, mais le doute m'a fait découvrir la merveilleuse aventure de la vie.
Aucun regret, je constate maintenant que j'avais à parcourir ce chemin de travers vers l'animal avant de trouver la voie qui me convenait tournée vers le végétal.
Mes plus beaux souvenirs d'études furent ces années aux lycées agricoles où je me suis enrichies intellectuellement ainsi qu'en rencontres ponctuées d'amour et d'amitié que je qualifierai "d'Amourtié".
J'ai toujours conservé contact avec ces personnes du milieu agricole qui se reconnaîtront en lisant cet article, personnes qui restent chères à mon coeur!
S'est aussi forgé en moi le désir!
De continuer dans cette voie toute tracée, tournée vers les légumes cette fois-ci tout en restant en adéquation avec mes convictions relatives à la santé liée à la nature.
J'ai donc choisi le maraîchage bio!
Je vous conte les étapes de mon installation à Bio Ti Lande dans cet article qui lui ai consacrée "Mon installation en maraîchage bio"
Changement de vie
Un premier changement de vie s'est opéré en 2003, quand j'ai émis le souhait de partager avec ma p'tite famille tout ce dont j'avais vaincu à la Martinique.
Bien que nous y allions tous les ans en vacances, les sensations de vacanciers n'étaient aucunement semblables à celles ressentis par les autochtones.
Nous avons alors décidé conjointement de partir nous installer à la Martinique quand nos enfants étaient encore jeunes (1 an et demi et 4 ans et demi) pour premièrement, nous rapprocher de mes parents et deuxièmement faire vivre à nos filles et à mon conjoint cette vie trépignante que j'avais connue jusqu'à ma vie d'étudiante en France métropolitaine.
En parler c'est bien mais le vivre c'est forcément mieux!
Nos filles nous narrent souvent leurs souvenirs marquants de leurs jeunes âges à la Martinique. Dès lors, nous constatons que nous avions fait le bon choix de changer de vie quand elles étaient encore petites.
Les doux souvenirs de leur enfances à la Martinique sont encrés.
Puis un second changement a vu le jour quand nos filles entraient dans l’adolescence en décembre 2011.
Nous avons conjointement pris le décision de repartir en France métropolitaine en emportant dans nos bagages nos merveilleux souvenirs de notre vie à la Martinique mais surtout nos projets respectifs.
Le projet de mon conjoint Mikka étant la création d'un groupe de musiciens dans la mouvance blues, jazz, soul, rhythm 'n' blues... "The Souledgers" et pour moi une installation en maraîchage bio "Bio Ti Lande".
Cit'action
"Vivez les rêves que la vie vous défie de rêver"
Martin Luther King
Hit the road Jack
magnifiquement interprétée par Ray Charles
Tags : ab, bio, souvenir enfance antilles, coui calebasse, les caraibes, epices, cacao, toloman, maraichage bio, fruit, fleurs tropicales légumes tropicaux
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Commentaires
De tout coeur Anne, je te remercie pour ta confiance maintes fois renouvelée. A tantôt à l'Amap. Jacky
3AgodorSamedi 13 Décembre 2014 à 23:09C'est que du bonheur, les souvenirs me submergent. C'est magnifique . Merci de m'avoir revivre ces moments délicieux de mon enfance'
Bonjour et Merci Agodor, un grand sourire est apparu sur mes lèvres à la lecture de vos mots, tout le plaisir est pour moi! Bizzzz Jacky
5MathildeJeudi 1er Janvier 2015 à 13:16Bonjour,
Je viens de découvrir par hasard votre site et j'en suis très heureuse, car je suis aussi thalassémique mineur et j'ai été très anémiée à l'automne j'ai dû avoir recours à une perfusion pour m'en sortir. Votre site est une source d'informations précieuses! j'ai aussi vécu toute ma jeunesse aux Antilles et j'adore le boudin créole. Encore merci à vous et je vous souhaite une très belle année 2015.
Bien cordialement,
Au plaisir de vous lire,
Mathilde
Bonjour Mathilde et merci pour vos bons vœux, je vous souhaite en retour une bien belle et meilleure année 2015 scintillante d'amour, d'amitié et de sagesse.
Tiens, nous avons des points communs, le boudin créole. Ce met m'attire, je crois que le mélange des épices savamment associé lui donne un charme gustatif unique.
Mes années d'enfance et d'adolescence aux Antilles ont enracinées en moi une culture imagée multiple et florissante. La luxuriance de la nature amenant aux rêves, associée à la langue créole toute aussi métaphorique y sont sûrement pour quelque chose! Tiébé red pa moli! Bizzz Jacky
7AudeDimanche 18 Mars 2018 à 10:24Bonjour Jacky, en tant que future naturopathe je tiens à te féliciter pour ta transmission colorée et romanesque. Il est rare de lire sur les blogs des informations enrichissantes sous cette forme, bravo, beau travail et à Bientôt!
Je prendrai contact avec toi après mes examens, si tu es d'accord, car tu m'as l'air d'être une personne fort sympathique que j'ai envie de connaître.
Merci, Aude.
Bonjour Aude,
Je te remercie de ton chaleureux ressenti qui me va droit au coeur.
Tu as fait le choix d'un beau métier, la naturopathie est l'avenir. Il vaut mieux prévenir pour ne pas se laisser submerger par une cavalcade d'ennuis trop épuisants.
Néanmoins nous avons tellement emmagasiné depuis l'enfance des croyances et conditionnements qui nous enchaînent à nos peurs, qu'il est indispensable afin de nous en défaire, de passer par des chemins de travers faits d'apprentissage et de connaissance nous permettant de nous réveiller pour faire face à notre réalité.
En ce sens, les symptômes physiques et psychologiques de douleurs font office d'alerte à ne pas négliger pour retrouver le chemin d'écoute de notre coeur, de notre corps tout entier et de notre enrichissante conscience qui nous guide toujours vers nos ressentis et authentique soi.
La naturopathie est une des voies qui peut nous éclairer.
Je serai ravie de pouvoir communiquer avec vous après votre cursus.
Bonne continuation!
Bien à vous.
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merci de nous plonger dans ton univers de rêves et de nous faire partager la poésie de ta vie! ton courage reste admirable