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Le savoir des anciens
Les "Rimed razyè", font partie du savoir populaire transmis de génération en génération à partir des connaissances des Amérindiens, conjuguées à celles des Européens, des Africains puis des Indiens de l'Inde et Asiatiques.
Ce métissage culturel a donné une diversité remarquablement riche que constitue aujourd'hui la pharmacopée de la Caraïbe.
Index
Biodiversité! … Avons-nous pris conscience de ce trésor ?
Les recherches du TRAMIL sur les plantes médicinales de la Caraïbe
Intégrer les plantes médicinales de la caraïbe dans la pharmacopée Française
Biodiversité! …
Avons-nous pris conscience de ce trésor ?
Jacques Fournet a publié «Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe et de Martinique» décrivant et répertoriant 3600 espèces différentes de plantes.
A elles seules, la Martinique et la Guadeloupe regroupent 100 fois plus d’espèces différentes que sur la France continentale.
Les Dom-Tom possèdent 80% de la biodiversité de la France.
Cependant, les variétés végétales et les connaissances traditionnelles des vertus des plantes sont toutes deux menacées de disparition.
Les recherches du TRAMIL
sur les plantes médicinales de la Caraïbe
Les recherches du TRAMIL sont capitales pour sauvegarder ces savoirs.
Le TRAMIL (TRAditional Medicine for the IsLands) est constitué d'un groupe formant un réseau de 200 chercheurs dans la zone caraïbe et hors de la caraïbe, englobant 32 pays.
Ceux-ci travaillent en collaboration depuis 30 ans pour introduire les plantes médicinales de la Caraïbe dans la pharmacopée Française.
En mettant en place le TRAMIL « programme de recherche appliquée à l'usage populaire des plantes médicinales dans la Caraïbe », les chercheurs se sont donnés pour objectif de recenser et de valoriser un savoir traditionnel de plus de 3 siècles du peuple caribéen, représentant 35 millions d’habitant.
Ce programme financé par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) a contribué à mieux connaître les dangers et les bienfaits des plantes.
- Objectif
L’objectif de ces recherches est de pouvoir inclure les plantes caribéennes utilisées par population dans notre système de santé pour permettre à cette population de se soigner à moindre coût avec les éléments puisés dans leur environnement proche.
Ce système non coûteux de santé par les plantes signe donc un retour à la nature en adéquation avec la valeur de la vie et le savoir populaire.
- Diffusion
Le travail de recherche du Tramil s’adresse en priorité au corps médical.
Les universités de la caraïbe utilisent comme base de recherche la « Caribbean Pharmacopeia » afin que les étudiants puissent s’approprier l’usage traditionnelle des plantes de leur région.
Un diplôme universitaire de 3e cycle intitulé : “Plantes de la médecine traditionnelle de la Caraïbe et phytothérapie” accueille médecins, dentistes, pharmaciens et biologistes.
Le corps médical est ensuite chargé de diffuser ces connaissances aux médias et aux écoles.
Cette diffusion passe par le biais de brochures, vidéos, spectacles, réunions et livres.
« Pharmacopée Végétale Caribéenne » et "Rimèd razié" publications du programme du Tramil disponible gratuitement sous format livre via internet et en achat en CD-ROM.
Livre en libre accès "Pharmacopée Végétale Caribéenne"
Livre en libre accès en Créole "Rimèd razié"
- Conserver la biodiversité
Le réseau Tramil encourage la population à cultiver dans leur jardin leurs propres plantes médicinales afin de préserver la biodiversité.
Intégrer les plantes médicinales de la caraïbe
dans la pharmacopée Française
La Convention Nationale par décret du 4 février 1794 interdit aux noirs esclaves ou non, dès la première abolition de l’esclavage, de distribuer et de vendre des plantes, afin d’éviter les empoisonnements des colons.
Cependant, à la naissance de la pharmacopée française en 1818 et à la seconde abolition de l’esclavage par décret du Governement provisoire du 4 mars 1848 (la première abolition fut proclamée le 4 février 1794 par la Convention Nationale - Le rétablissement de l’esclavage par Napoléon date du 20 mai 1802), ces mesures n’ont pas été abrogées et les pharmaciens des îles ne peuvent toujours pas proposer les plantes médicinales de la caraïbe.
Seules 19 plantes d'outre-mer sont inscrites à la pharmacopée française mais la plupart s’apparentent plus à des épices:
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Citronnelle (Cymbopogon citratus)
- Curcuma ou Safran-pays (Curcuma longa)
- Gingembre (Zingiber officinale)
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Jujubier (Ziziphus mauritania)
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Orthosiphon ou Moustache de chat (Orthosiphon aristatus)
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Muscadier (Myristica fragrans)...
Deux autres plantes ont été reconnues par l’Afssaps en 2005 grâce à l’insistance du Tramil:
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Senna alata (Cassia alata, casse aillée ou dartrier) contre les dermatoses.
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Lippia alba (Brisée, thé de chine, trois tasses, ou verveine blanche), contre les états gripaux.
Il a fallu deux siècles et une longue bataille juridique de 8 années menée par le réseau Tramil avec l’aide de la juriste Isabelle Robard pour que les plantes médicinales d’origines caribéennes soient intégrées dans la pharmacopée Française.
En effet le 8 mars 2009, une loi a été votée dans le cadre de la LODEOM, reconnaissant officiellement dans la pharmacopée Française les plantes médicinales des Dom.
Les pharmaciens d'Outre-mer auront donc enfin la possibilité de vendre les plantes caribéennes dans leur officine.
Le Docteur Henry JOSEPH
Le Docteur Henry Joseph (Pharmacien, docteur en pharmacognosie : étude des médicaments d'origine animale et végétale) explique que les plantes de la Caraïbe sont actives contre des mycoses et dermatoses, là où celles inscrites dans la pharmacopée Française sont inefficaces pour la population.
Je lui ai consacré un article agrémenté de vidéos, "Pas à pas avec Henry JOSEPH" dans la rubrique "L'or vert".
Il précise que d'autres plantes ont une action sur les maladies propres à la région (drépanocytose, dengue, paludisme), tel que le "Pois d’angole" (Cajanus cajan) qui diminue l’intensité des crises des drépanocytaires par son effet sur les globules rouges.
Traditionnellement le "Romarin bord de mer" (Strumpfia maritima) est employé pour soigner le ciguateral (intoxication par les poissons). Aujourdhui tout pharmacien pourra proposer ce remède et ne délivrera plus comme auparavant, du "Romarin" Métropolitain (Rosmarinus officinalis).
Un grand pas a été franchis mais la route est encore longue, il reste tant à faire pourque chaque domien s'approprie cette richesse de la nature, cet "Or vert" qui l'entoure et qu'il connait si peu!
Cit'action
"Lorsque tu ne sais pas où tu vas,
regarde d'où tu viens".
Proverbe Africain
Cassia Alata (Senna alata) à Schoelcher
Amélie Colbert de Laurent Voulzy
Tags : pharmacopée, rimed razyé, biodiversité, santé, cassia alata, docteur henri joseph, remedes d antan, plantes médicinales caraibe, phytotherapie
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Commentaires
Salut Kévin, effectivement il n'y a pas grand- chose sur le net concernant les plantes aromatiques et je n'ai malheureusement pas dans mes livres, d'informations dans ce sens à vous fournir.
Toutefois étant sur la Guadeloupe, ne pourrez-vous pas entrer en contact avec le Dr Henri Joseph de Phytobôkaz et/ou poser la question à l'association pour la valorisation des plantes aromatiques et médicinales des Dom-Tom: A.P.L.A.M.E.D.A.R.O.M.-GUADELOUPE.
Sur le site d'Aplamedom vous trouverez une liste non pas consacrée uniquement aux Dom-Tom mais dans laquelle est répertorié certaines plantes des Dom-Tom, (en espérant que cela vous aidera!)
Cf "Quand est-il des plantes médicinales et de nos zerbaz ? http://www.aplamedom.org/6.html "Sur les 600 plantes reconnues comme médicinales par la Pharmacopée Française, 147 sont autorisées à la vente libre depuis août 2008 (décret 2008-841) contre 34 auparavant. Les autres, considérées comme dangereuses ou à surveiller sont réservées à la vente en pharmacie" . Bien du courage pour le bac!
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je trouve ce site très interresent car j'effectue un dossier su les plantes aromatiques en guadeloupe dans le cadre du baccalauréat au lGTA de guadeloupe . Le problème est que je ne trouves pas de vraie liste de plantes aromatique complétes et répertorié au niveau médicinale. Les documents son trés rare. Pouriez vous m'apporter un complément d'information à ce sujet